Tous les Savoirs du Monde
Tous les savoirs publiĂ©s Ă travers le Monde dont nous disposons aujourdâhui grĂące Ă lâinternet, ne sont pas un phĂ©nomĂšne totalement nouveau. En grande partie ces informations existaient depuis longtemps et Ă©taient stockĂ©es et classifiĂ©es dans les lieux dĂ©diĂ©s au savoir et Ă sa transmission : Ă©coles, universitĂ©s, livres et bibliothĂšques, presse, confĂ©rences, etc âŠ.  Si un sujet nous intĂ©ressait nous pouvions y accĂ©der. Pas toujours le plus facilement du monde, il fallait des clĂ©s, mais câĂ©tait possible si nous Ă©tions tenaces.
Avant câĂ©tait mieux ?
Le cĂŽtĂ© constructif Ă©tait que cette dĂ©marche, par essence, nous obligeait Ă faire un choix parmi tous les sujets dâinformations possibles. Et dans certains cas les clĂ©s dâaccĂšs Ă©taient suffisamment dissuasives pour en limiter voire pour en interdire lâaccĂšs. Quelle Ă©tait la nature de ces clĂ©s ? DiplĂŽmes, abonnement payant, vocabulaire dâinitiĂ©s, appartenance Ă telle ou telle milieu social ou professionnel, les barrages plus ou moins subtils Ă©taient, et sont dâailleurs toujours, nombreux.
Le changement est dans lâaccĂšs
Ce qui change radicalement aujourdâhui câest donc plus la facilitĂ© dâaccĂšs plutĂŽt que la quantitĂ© et la diversitĂ© de ces informations. Mais cette facilitĂ© – « annoncĂ©e comme gratuite dâaccĂšs » – est assortie voire polluĂ©e par les messages commerciaux et publicitaires trĂšs efficacement ciblĂ©s par rapport au contenu des recherches. Cette invasion de messages pertinents peut nous amener Ă une navigation erratique et chronophage. Ceci est un des aspects nĂ©gatifs de cette facilitĂ© dâaccĂšs.
Le deuxiĂšme inconvĂ©nient est le lien hypertexte. Le lien hypertexte offre la possibilitĂ© de consulter des informations accessibles dâun simple clic sur des zones de texte cliquables du document que nous sommes en train de lire. Bien pratique puisque cela nous Ă©vite de feuilleter ou de chercher des complĂ©ments dans un autre ouvrage, il nous amĂšne souvent Ă une navigation labyrinthique dâoĂč nous avons parfois du mal Ă trouver la sortie et dont nous ne retrouvons plus non plus le point dâentrĂ©e. Il faut beaucoup de discipline aux esprits curieux.
Enfin et troisiĂšme piĂšge, la masse des informations Ă laquelle nous avons accĂšs sur le web est informe. Quand on cherche une information sur le web, il faut avoir une idĂ©e claire de ce que lâon veut obtenir et ne pas en dĂ©vier en cours de route. Certes cette recommandation pouvait sâappliquer Ă une recherche bien avant lâexistence dâinternet. Mais le web a multipliĂ© et facilitĂ© dâune maniĂšre telle les tentations de digressions quâil nous faut faire preuve dâune grande discipline et de beaucoup de dĂ©termination pour tenir la route et lâobjectif de dĂ©part.
Chacun de nous se reconnaitra dans lâun ou lâautre dĂ©dale de nos navigations quotidiennes.
Au final, aujourdâhui câest mieux !
Au prix de la clartĂ© dâesprit et dâune dose de discipline, il nâen reste pas moins que le web est un formidable outil de productivitĂ© dans lâacquisition de connaissances et quâil nous permet, pour un coĂ»t raisonnable, et avec un Ă©norme gain de temps de nous nourrir de tous les savoirs aujourdâhui numĂ©risĂ©s et mis Ă notre disposition.
Je peux aussi rajouter deux autres points importants.
Une solution pour lâĂ©galitĂ© dâaccĂšs au savoir.
Il permet Ă nombre de personnes en difficultĂ©s de mobilitĂ© que ce soit Ă cause de leur santĂ©, de leur Ăąge ou tout autre handicap, dâavoir un accĂšs, voire une participation active Ă la connaissance et Ă la culture. Dans ce sens on peut dire que le web est un outil dâĂ©quitĂ© dans ce domaine.
Et au final une participation et un partage des savoirs !
Et deuxiĂšme point, la facilitĂ© de lâaccĂšs a stimulĂ© la production et le partage dâinformations et de connaissances par des acteurs qui sâen trouvaient Ă©loignĂ©s bien souvent pour des raisons pratiques et un manque de moyens dâexpression. Lâinternet a ouvert la possibilitĂ© Ă des savoirs multiples et variĂ©s dâĂȘtre publiables et consultables mĂȘme si cela pose le problĂšme de la fiabilitĂ© de ces savoirs. Une Ă©ducation au tri et classement de toutes ces informations par les internautes serait Ă envisager. Peut-ĂȘtre Ă lâĂ©cole pour natifs du numĂ©rique et, en attendant que les gĂ©nĂ©rations passent, aussi Ă travers de nouvelles formes dâĂ©ducation populaire et continue pour les plus ĂągĂ©-e-s.
Câest un des objectifs des Tables dâHĂŽtes NumĂ©riques à La Cantine du Quai des Savoirs Ă Toulouse.